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Princess Bride – William Goldman : un pastiche plein d’ironie

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture : il s’agit de Princess Bride, le roman de William Goldman principalement connu pour son adaptation cinématographique.

Titre : Princess Bride

Auteur : William Goldman

Editeur : Bragelonne

Pages : 328

Il était une fois la plus belle des aventures, auréolée par le grand amour, le seul, le vrai.

Le conte intemporel de S. Morgenstern -redécouvert et merveilleusement abrégé par William Goldman – est peuplé de personnages aussi inoubliable que Westley, le beau valet de ferme qui risque sa vie pour la femme qu’il aime ; Inigo Montoya, le fabuleux bretteur qui ne vit que pour venger la mort de son père ; Fezzik, le plus doux et le plus fort des colosses… et bien sûr, Bouton d’or : la princesse, la fiancée, la femme idéale, la plus belle de toute l’histoire du monde.

Connaissez-vous Princess Bride, film sorti en 1987 avec une toute jeune Robin Wright au casting ? Personnellement, il s’agit de l’un de mes plaisirs coupables, un récit de cape et d’épée plein d’aventures et, surtout, de répliques cultes. Cette œuvre pleine d’ironie fut d’abord un roman signé William Goldman, talentueux scénariste d’Hollywood, qui l’a lui-même adapté au grand écran. Ce qui explique pourquoi il s’agit de l’une des adaptations les plus fidèles qu’il m’a été donné de voir.

Princess Bride, c’est l’histoire de Bouton d’Or, une jeune fermière qui se révèle en grandissant être l’une des plus belles femmes du monde. Têtue, presque sauvage, elle n’aime qu’une chose : l’équitation. Jusqu’au jour où elle s’aperçoit que Westley, son valet de ferme, n’est pas si mal non plus… Mais sa beauté attire également l’attention des nobles de Florin et la jeune femme se verra propulsée dans une histoire de mariage, de kidnapping et de pirates…

Bonjour. Mon nom est Inigo Montoya. Tu as tué mon père. Prépare-toi à mourir.

A la lecture du résumé, vous vous êtes peut-être dit « mais c’est quoi cette histoire clichée ? ». Après tout, les archétypes sont là : la belle princesse à sauver, le garçon valeureux qui va la secourir, le grand méchant machiavélique… Plus qu’un hommage aux contes de fées et autres récits d’aventures, Princess Bride a un côté pastiche. Le récit en reprend les codes pour les détourner, comme avec cette histoire d’amouravec tant d’emphase qu’elle devient un ridicule assumé, presque charmant. La douce ironie du narrateur porte le tout, avec des plaisanteries récurrentes au sein même de la narration. C’était d’ailleurs cet aspect qui me plaisait le plus dans le film, d’un type d’humour plein de second degré. Le récit ne se prend pas au sérieux, et c’est pour cela qu’il est efficace.

– Vous paraissez être un homme bien, dit Inigo. Je serai navré de vous tuer.

– Vous paraissez être un homme bien, répondit l’homme en noir. Je serai navré de mourir.

La galerie de personnages est efficace, chacun ayant un caractère bien marqué, pour le meilleur comme le pire. Le couple principal est si niais qu’il en devient touchant, l’antagoniste est à la fois terrible et pathétique qu’il en devient attachant… Ma préférence va tout de même au duo formé par Inigo, le bretter espagnol, et Fezzik, le géant trop gentil passionné par les rimes. Leur amitié, bien plus forte que dans le film, est douce à lire. Westley demeure le héros classique, trop parfait, mais aux répliques mordantes. Quant à Bouton d’Or, je ne vais pas vous mentir : elle n’est pas connue pour son intelligence. Mais le roman s’en amuse. Si elle beaucoup plus égoïste et capricieuse que dans le film, jusqu’à en devenir insupportable, le personnage devient plus caractérisé et donc plus marquant.  

Le roman semble avoir marché sur moi, alors pourquoi ne pas avoir mis une note plus élevée ? C’est le moment d’aborder le sujet qui fâche. L’auteur a choisi de faire de son œuvre une étrange mise en abyme, une histoire dans l’histoire où fiction et réalité se mêlent afin de perdre le lecteur. Nous avons donc un William Goldman scénariste (comme le vrai) qui décide de publier la version abrégée de Princess Bride, un roman qui a marqué son enfance. L’œuvre originale aurait été rédigée par un certain S. Morgenstern, romancier florin (pays fictif où se situe les aventures de Bouton d’Or). Cette version abrégée d’une œuvre fictive d’un auteur fictif est donc entrecoupée de commentaires du faux Goldman, narrateur impertinent venu nous expliquer pourquoi il a soi-disant supprimer de nombreux passages superflus de la version de Morgenstern, quand ce ne sont pas des passages de son enfance, lorsque son père lui lisait ce roman. Si les premiers passages de ce genre étaient amusants, ils m’ont vite lassée, voire frustrée. Ces interventions étaient redondantes, parfois beaucoup trop longues, et intervenaient au plein milieu d’une scène d’action, quitte à couper le rythme du récit. Trop de digressions, donc. Pour vous dire, le début était très mal parti, car les 40 premières pages d’introduction sur le (faux) Goldman m’ont tellement perdues car j’ai été tentée d’abandonner ma lecture. Il faut donc s’accrocher, car une fois le chapitre sur Bouton d’Or commencé, vous tomberez certainement sous le charme du royaume de Florin.

D’autres avis sur Princess Bride : Alice Neverland, Au grenier de Gaëlle, Miss Biblio Addict, Madelit et des livres, Du côté de chez Cyan, La Geekosophe.

3 réflexions au sujet de “Princess Bride – William Goldman : un pastiche plein d’ironie”

  1. C’est un des rares cas où j’ai préféré le film au roman, je n’ai pas compris non plus ce qu’avait cherché à faire l’auteur et cet aspect est mieux géré dans le film.
    Merci de m’avoir citée 😉

    Aimé par 1 personne

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