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La Maison Hantée – Shirley Jackson : un classique de l’épouvante

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture. Il s’agit de La Maison Hantée de Shirley Jackson. Cette lecture s’inscrit dans la catégorie Ghost Hunt de mon Pumpkin Autumn Challenge.

Titre : La Maison Hantée (The Haunting of Hill House)

Autrice : Shirley Jackson

Editeur : Rivages/Noir

Pages : 272

Hill House est une immense et lugubre résidence, construite au XIX ème siècle par le richissime industriel Hugh Crain. C’est une monstruosité architecturale, née d’un esprit torturé qui la souhaita à son image : labyrinthique, ténébreuse et pleine de lourds et terribles secrets. On la dit hantée, maléfique. Un chercheur fasciné par les phénomènes paranormaux a réuni dans la vieille demeure trois sujets, dont la personnalité lui paraît propre à susciter des manifestations surnaturelles, pour vérifier si Hill House et ses fantômes sont à la hauteur de leur réputation. Le cauchemar peut commencer…

Il existe un classique de l’épouvante, sorti en 1959, qui a fasciné le maître de l’horreur lui-même, allant même jusqu’à inspirer Stephen King dans sa création. Ce classique, c’est La Maison Hantée de Shirley Jackson (également trouvable en VF sous les titres Hantée ou Hantise). Le roman a été adapté plusieurs fois au cinéma (on ne parle pas de la version de 1999). La Maison du Diable en 1963 et la première saison de The Haunting sur Netflix. C’est cette adaptation que je découvert en premier, ayant un coup de cœur pour cette série. Alors, ce roman de Shirley Jackson, il donne quoi ?

J’ai adoré ma lecture. J’ai vu, dans certains retours, que des lecteurs ne l’ont pas trouvé assez effrayante (ce qui est en soit discutable, je frissonne encore aux souvenirs de certaines scènes), mais je pense que l’habitude des films et histoires d’horreur ont sevré certains. Autre hypothèse : il serait plus juste de qualifier cette œuvre de roman d’épouvante. Aucune horreur telle qu’on l’entend aujourd’hui. Il n’y a rien de gore, aucune effusion de sang, aucune scène de possession violente et morbide, aucun sursaut gratuit. Non, toute la peur repose sur les sous-entendus dissimulés par l’autrice et surtout ce qu’elle choisit de ne pas dire. Alors, l’imagination du lecteur fera le reste et croyez-moi, on est bien capable de se mettre la frousse tout seul !

Pour poursuivre dans cette idée, qualifions le de terreur psychologique. Parmi les résidents de Hill House, nous suivons principalement Eleanor, une jeune femme timide dévorée par la culpabilité. Les coups qu’elle entend pendant la nuit sont-ils dus au paranormal ou ne sont-ils l’expression de ses regrets refoulés ? (Elle n’a pas entendu sa mère taper contre le mur pour appeler à l’aide, le soir de sa mort). Sa paranoïa croissante va détruire sa psyché et en même temps la confiance du lecteur qui assiste, impuissant, comment la maison va peu à peu s’insinuer dans l’esprit d’Eleanor. Est-elle vraiment victime ou n’est-ce que le fruit de son imagination ? Les autres personnages deviennent tout à tout amis puis ennemis. Theodora, sa voisine de chambre, oscille entre l’être aimé et l’être détesté. Encore une fois, dans tout ça, quelle part de réalité ?

La maison est un vrai labyrinthe, personnage sadique et joueur. Les détails s’accumulent jusqu’à nous faire vriller : ces dimensions imparfaites, ces angles qui ne sont pas tout à fait droits, ces portes qui se ferment toutes seuls et qui sont placées à des endroits étranges, ces pièces qui semblent apparaître et disparaître, ce courant d’air glacé apparu au milieu de nulle part… La tension monte peu à peu, jusqu’au dénouement final, aussi rapide que brutal. Et la dernière phrase du roman, faisant écho à son ouverture, me hante encore…

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4 réflexions au sujet de “La Maison Hantée – Shirley Jackson : un classique de l’épouvante”

  1. J’avais adoré cette lecture que j’ai voulu lire avant de voir la série. Et j’en ai été très contente. En fait les séries The Hanting Of (Hill House et Bly Manor) sont des adaptations de romans.
    Mais celui-ci est particulier, il est, comme tu le dis, psychologique et du coup reste beaucoup plus longtemps en mémoire. C’est un roman sournois qui s’installe dans notre esprit.

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  2. Ah, ce livre !! D’abord découvert via le film La maison du diable, qui m’a tellement marquée qu’il fait partie des oeuvres m’ayant inspirée La captive de Dunkelstadt. Je l’ai lu ensuite, et j’ai retrouvé les mêmes frissons que devant le film ! Shirley Jackson (dont j’ai lu Nous avons toujours habité le château en premier – et lui aussi, d’ailleurs, je pense a influencé un peu ma Captive) est une reine pour créer le malaise !

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