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La Cour des Ombres – Marion Lecomte : quand les dieux de l’Olympe s’invitent à Versailles

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture effectuée pour mon Cold Winter Challenge : il s’agit de La Cour des Ombres de Marion Lecomte. Je remercie l’autrice et l’éditeur pour l’envoi de ce service presse.

Titre : La Cour des Ombres

Autrice : Marion Lecomte

Editeur : Kiwi

Pages : 396

1662. Alors que le polythéisme a été depuis longtemps renié et les dieux grecs rejetés, Louis XIV instaure un nouveau culte, celui du Soleil, liant l’astre suprême à sa royauté. Si cette célébration inédite permet au monarque de briller de mille feux, elle permet aussi à Apollon, endormi depuis des siècles, de se réveiller et de réveiller ses semblables, eux aussi plongés dans un sommeil forcé suite à l’abandon de leur peuple.
Forts de cette source d’énergie aussi bienvenue qu’inopinée, les Olympiens décident de récupérer leurs pouvoirs et leur influence. Leur vient alors une idée : infiltrer la cour française en toute discrétion afin d’alimenter les passions mythologiques et, ainsi, d’assurer leur survie. Sous les traits de Louis XV, fameux « homme au masque de fer » tenu éloigné des mondanités pendant des années, frère du très regretté Roi-Soleil disparu soudainement, Zeus investit le château de Versailles, accompagné des siens.
Mais, avides de pouvoir, aveuglés par leur retour au sommet, les dieux en oublient l’essentiel : sans l’amour des Français, ils ne sont plus rien. Tandis que le peuple gronde et que la couronne est menacée, des complots voient le jour. Du plus haut des Cieux au plus profond des Enfers, tous n’ont plus qu’un seul objectif : faire de la cour de Versailles la nouvelle scène de leur divinité retrouvée…

Quand Marion Lecomte m’a pitché son roman, l’idée m’a tout de suite séduite. Vous le savez peut-être si vous me suivez depuis longtemps, mais la mythologie grecque est l’une de mes passions depuis l’enfance. La marier à une intrigue de cour à Versailles me semblait un concept de génie. C’est pourquoi je me suis empressée de découvrir cette intrigue une fois mon Pumpkin Autumn Challenge terminé. Et me voilà aujourd’hui, dernier jour de 2022, pour vous faire un retour sur cette lecture qui fut, dans son ensemble, une agréable surprise.

Tout d’abord, on ressent parfaitement la passion de l’autrice pour le sujet qu’elle aborde. Outre les recherches historiques qui ont été faites, c’est surtout son amour pour la mythologie qui saute aux yeux (point que je suis davantage apte à remarquer). Marion Lecomte a pris un malin plaisir à introduire les Dieux de l’Olympe et autres divinités du panthéon grecque dans la noblesse française, leur inventant des fausses identités et des rôles adaptés à leurs fonctions divines. J’adore comment elle réinvente certains élémens historiques (comme par exemple le Hameau de la Reine au petit Trianon).

Le tout me semble presque réussi, car certains points m’ont semblait trop faciles pour être crédibles, je pense notamment à la façon dont les Dieux prennent le pouvoir sans jamais êtr questionnés (dans l’ensemble, les relations politiques me paraissent trop simples. Les autres nobles et les cours étrangères ne s’interrogent pas assez à mon goût quant aux changements drastiques qui se déroulent à Versailles.) Je m’attendais à une intrigue de cour plus développée et celle-ci me semble bien vide en dehors des personnages principaux. Par exemple, nous avons Pierre, le valet humain d’Apollon. J’avais parfois l’impression qu’il était le seul domestique du château, s’occupant de tous les Dieux un peu comme le fait Alfred avec Batman, alors que j’aurais imaginé davantage de domestiques dans un tel contexte… Un personnage mortel surnomme aussi Apollon « Apo » et même s’ils sont proches, cela m’a un peu sortie de l’immersion historique par la modernité d’une tel appellation, comme si on perdait soudain laa relation de grandeur d’un Dieu envers les Hommes.

Il ferma les yeux et plaça une main sous sa nuque froide, l’autre sur un de ses mains. « Reviens à toi, ma sœur. Le Soleil ne saurait survivre sans la Lune. Reviens-moi. »

Cependant, j’ai adoré pour la plupart les caractères que Marion Lecomte donne aux Dieux, notamment Apollon le solaire, l’ambitieux en quête de reconnaissance, l’hédoniste passionné. J’ai trouvé très intéressant sa rivalité avec Zeus, que j’aurais aimé voir davantage. Et aussi sa relation avec Artémis, sa sœur jumelle. Les jumeaux de Léto sont mes divinités préférées et je suis ravie de voir leur relation enfin dépeinte (elle l’est trop peu à mon goût). Chose assez rare pour être soulignée : j’ai adoré la relation d’Hadès et Perséphone. Eh oui, je fais partie de ces rares personnes à ne pas trouver le mythe d’origine comme romantique et donc de ne pas du tout suivre la hype de toutes les réécritures romancées sur ces deux là (désolée pour les fans de Lore Olympus & Co). Mais dans La Cour des Ombres, j’ai trouvé leur relation touchante et sincère, aussi parce qu’elle n’est pas utilisé pour détruire celle de Perséphone avec sa mère. Je déteste quand les auteurs font de Demeter une mère cruelle et abusive pour promouvoir la romance avec Hadès ! (alors que de base la déesse des moissons est juste une mère désespérée à qui on a enlevé de force la fille bien-aimée). La relation de Perséphone et Demeter est saine, sincère et complice. Merci pour cela !

L’intrigue contient des ellipses qui m’ont parfois un peu perdue, car l’intrigue est construite sur les événements historiques que l’autrice va réinventer, c’est ainsi que l’on commencera par le règne de Louis XIV pour atteindre la fin de 18e siècle. La plume de l’autrice est agréable et efficace, alternant habilement actions, dialogues et descriptions du luxe versaillais. Petit point qui m’a un peu chagrinée, mais qui est purement subjectif : à la lecture du résumé, je pensais qu’Apollon et Zeus seraient au cœur du roman, les principaux protagonistes, ce qui n’est pas vraiment le cas. Hadès et Perséphone, à la fin du premier tiers, prennent de plus en plus d’importance et je les considère en réalité comme les vrais protagonistes (d’ailleurs, le titre les évoque, mais ça je ne l’avais pas compris avant la lecture). Si vous adorez le couple des Enfers, vous en serez donc ravis !

(Dernier point qui relève de l’édition et non de l’autrice : il n’y a pas d’alinéa et certains passages n’ont pas de retour à la ligne, donc aucun paragraphe. J’ai parfois été perdue dans la mise en page sous l’abondance du texte.)

Pour conclure, Marion Lecomte est une autrice prometteuse que je prendrai plaisir à suivre. Ce premier roman rencontre déjà un franc succès chez son public, car j’ai vu passé de nombreux coups de cœur. Si vous aimez la mythologie grecque (surtout Hadès et Perséphone) et la royauté, alors La Cour des Ombres est fait pour vous !

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