Rencontre avec une autrice : Marion Lecomte

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous proposer une nouvelle interview d’autrice. J’ai le plaisir d’accueillir Marion Lecomte, autrice de La Cour des Ombres aux éditions Kiwi.

Bonjour Marion et bienvenue sur le blog ! Je te remercie de m’accorder cette interview. Et si on commençait par parler un peu de toi ?

Merci à toi pour la proposition, j’adore ce que tu fais !
Je suis donc autrice autour de l’Imaginaire et de l’Histoire, j’ai actuellement 3 projets terminés dont 1 publié, et 2 projets en cours.
Je gère ma propre entreprise de créations artisanales et d’illustrations depuis presque 3 ans mais je compte la fermer en 2023 pour me permettre de retrouver un travail en mi-temps à côté de mon activité d’autrice.
Pour m’éloigner un peu de la sphère professionnelle ; je vis sur Nantes, avec mon homme et mes chats ! Lecture, jeux vidéo & sport (danse et escalade) sont mes principaux hobbies ☺

Quel est ton parcours d’autrice ?

J’écris depuis toujours, mais j’ai réellement commencé mon premier projet de roman il y a dix ans. L’idée de départ était d’écrire l’histoire de l’un de mes personnages de jeux vidéo, et puis ça a pris des proportions… insoupçonnées !
J’ai ensuite enchaîné avec mon premier livre édité : La Cour des Ombres. Pour le coup, tout est partie d’une blague avec une amie ! Comme quoi…
J’ai ensuite suivi une formation professionnelle autour de l’écriture : Licares. J’ai beaucoup aimé ces deux mois de formation, ils étaient intenses mais vraiment enrichissants.
J’ai également terminé la rédaction d’un Manuel de vulgarisation historique sur une divinité grecque.
Actuellement j’ai un projet d’écriture en pause et un autre en cours !

Discutons un peu de tes goûts littéraires : as-tu un genre préféré ? Un genre qui n’est pas du tout ta tasse de thé ?

Je pense que mes genres préférés en tant que lectrice sont les mêmes qu’en tant qu’autrice : l’Imaginaire & l’Historique. J’aime beaucoup lire de la SFFF (quoi que plus fantastique et fantasy que science-fiction) mais aussi des romans historiques ou classiques.
Pour le genre qui me fait faire la grimace, je dirais la romance… je n’ai pour le moment pas trouvé mon bonheur, certainement parce que je trouve les schémas très répétés et souvent clichés. Je suis pourtant sûre qu’il y a des romances qui pourraient me plaire ! Je ne les ai juste pas encore trouvées ☺

Si tu devais ne choisir qu’un seul livre, lequel serait-ce ? Un seul auteur ? Un seul personnage ?

Waw. Question difficile !
Pour le livre, peut-être Un bûcher sous la neige de Susan Fletcher. Un roman très poétique, certes contemplatif, avec une jolie évolution de personnages dans une Ecosse lointaine et inhospitalière.
Pour l’auteur c’est moins facile, cette question me fait prendre conscience que je ne suis pas très fidèle en lecture haha. J’ai tendance à ne pas lire plus d’un livre/une saga de chaque auteur, je n’en ai donc pas de « préféré » même si dans tout ce que j’ai lu j’ai forcément des coups de cœur !
Pour terminer avec le personnage, je dirais Charlie Gordon de Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes. Un personnage très complexe, avec une évolution incroyable qui invite à la réflexion, authentique, parfois brusque, parfois perdu… il nous fait passer par tant d’émotions ! 

Sur ce blog, j’adore faire découvrir de nouvelles merveilles à mes lecteurs. As-tu un dernier coup de cœur à nous conseiller (livre, film, série…) ?

J’ai adoré la série Arcane sur Netflix ! Vous l’aurez compris maintenant je pense j’ai un côté geek, mais sans compter le plaisir en tant que joueuse de retrouver le lore et les personnages d’un jeu vidéo, j’ai vraiment trouvé la série exceptionnelle en ce qui concerne les personnages, l’ambiance, la bande originale… gros coup de cœur ! 

Tout le monde aborde l’écriture d’une manière différente. Quand je rencontre une collègue autrice, je m’intéresse toujours à sa manière de faire. Quel type d’autrice es-tu ? L’architecte qui planifie tout à l’avance ou la jardinière qui se laisse porter et surprendre par son histoire ? 

Alors alors *rire peu assuré* je crois que ce n’est pas encore très défini. J’ai écrit mon premier roman à la manière d’une jardinière, mon second et troisième à la manière d’une architecte, mais celui en cours est de nouveau écrit à la façon d’une jardinière…

Quel processus dans l’écriture d’un roman te plaît le plus ? Au contraire, qu’apprécies-tu le moins ?

J’adore travailler la base d’une idée de roman. Comme pour beaucoup je trouve que c’est le moment où l’on s’amuse le plus ! Pour ce qui est de ce qui me pèse le plus, je dirais les deadlines des maisons d’édition. J’ai écrit deux livres sous date butoir et cela engendre un stress assez important. J’essaie maintenant de travailler différemment ; écrire à mon rythme.

Quelle est ta plus grande fierté en tant que romancière ?

D’avoir dépassé le syndrome de l’imposteur, notamment du point de vue Historique (je n’ai pas fait de fac ou de prépa d’Histoire), et d’avoir actuellement à mon actif un roman mythologico-historique de publié et un manuel de vulgarisation historique prêt à être envoyé en ME !

Aurais-tu des recommandations à donner aux écrivains débutants ?

Bon courage ? xD
En réalité, j’ai une vision très nuancée de l’écriture ; j’adore ça, et en même temps c’est un travail qui m’a déjà fait beaucoup de mal.
J’ai toujours écrit et je pense que j’écrirai toujours. Mais j’ai quand même en tête la réalité derrière ; parfois c’est la page blanche, parfois on doit écrire vite pour respecter une deadline, parfois les recherches historiques sont plus importantes que prévues…
Donc je dirais aux débutant.e.s de se laisser du temps et des pauses, et de respecter leur rythme ☺

1662. Alors que le polythéisme a été depuis longtemps renié et les dieux grecs rejetés, Louis XIV instaure un nouveau culte, celui du Soleil, liant l’astre suprême à sa royauté. Si cette célébration inédite permet au monarque de briller de mille feux, elle permet aussi à Apollon, endormi depuis des siècles, de se réveiller et de réveiller ses semblables, eux aussi plongés dans un sommeil forcé suite à l’abandon de leur peuple.
Forts de cette source d’énergie aussi bienvenue qu’inopinée, les Olympiens décident de récupérer leurs pouvoirs et leur influence. Leur vient alors une idée : infiltrer la cour française en toute discrétion afin d’alimenter les passions mythologiques et, ainsi, d’assurer leur survie. Sous les traits de Louis XV, fameux « homme au masque de fer » tenu éloigné des mondanités pendant des années, frère du très regretté Roi-Soleil disparu soudainement, Zeus investit le château de Versailles, accompagné des siens.
Mais, avides de pouvoir, aveuglés par leur retour au sommet, les dieux en oublient l’essentiel : sans l’amour des Français, ils ne sont plus rien. Tandis que le peuple gronde et que la couronne est menacée, des complots voient le jour. Du plus haut des Cieux au plus profond des Enfers, tous n’ont plus qu’un seul objectif : faire de la cour de Versailles la nouvelle scène de leur divinité retrouvée…

Si tu devais choisir 3 mots pour décrire La Cour des Ombres, que dirais-tu ?

Mythologie – Versailles – Pouvoirs

D’où t’es venue l’idée d’associer la mythologie grecque à la royauté française ? 

Comme je le disais plus haut, tout est parti d’une blague. Une amie diplômée d’Histoire aussi fan de mythologie grecque que moi me parle un jour de costumes d’époque.
— Imagine à quoi ressemblerait la robe de Perséphone si elle se rendait à un bal à Versailles ? 

— Bien sûr, elle porterait un tissu au motif grenade, dans les tons bordeaux et noir !
Sincèrement, tout est parti de là ! ^^ Comme le XVII et XVIIIe siècles en France sont des périodes très propices au développement d’une intrigue mythologique à la cour de Versailles, c’était parfait ! Il faut savoir qu’à l’époque, la mode était à l’antiquité grecque (et romaine), de l’art à l’architecture. Les divinités ne demandaient qu’un coup de pouce pour investir la France !

Peux-tu nous parler du travail de recherche que tu as effectué pour l’écriture de ce roman ? 

Oulah ! Les recherches historiques pour La Cour des Ombres ont vraiment dépassé ce que j’avais imaginé. Heureusement, j’étais épaulée par mon amie diplômée d’Histoire. Je l’ai embauchée en tant que conseillère historique (à mon sens, tout travail mérite salaire) et j’ai pu la consulter tout du long du processus d’écriture. 

Je ne vous parle même pas de mon Manuel de vulgarisation historique… niveau recherches historiques, j’ai battu des records ! Et seule, cette fois. Je n’en suis pas peu fière 😉 

Quels personnages as-tu préféré écrire ? Au contraire, y en a-t-il certains que tu as trouvé plus difficile à t’approprier ? 

J’ai vraiment passé de très bons moments avec tous les personnages de La Cour des Ombres. Autant certaines scènes m’ont vraiment donné du fil à retordre, autant la création et l’évolution des personnages a été un plaisir !

Quelles divinités du panthéon grec préfères-tu ?

Le couple infernal Hadès et Perséphone. Apparemment (et ce sont là tes propres mots) cela se ressent dans La Cour des Ombres xD

Mon avis sur La Cour des Ombres

Quelles sont tes œuvres (fiction ou documentaires) préférées sur la mythologie grecque ? 

J’ai beaucoup aimé Circé de Madeline Miller pour le côté fiction. Niveau historique, les bons vieux classiques comme La Théogonie d’Hésiode ou les Hymnes Homériques sont vraiment des mines d’or pour les passionné.e.s !
Pour les enfants, j’ai bien aimé le livre Contes et Légendes sur la Mythologie grecque de Claude Pouzadoux aux éditions Nathan.

La mythologie grecque et ses réécritures sont revenus à la mode ces dernières années (je pense notamment aux romans de Madeline Miller, aux nombreuses revisites d’Hadès et Perséphone…) Comment t’es-tu placée dans ce mouvement, quelle vision as-tu voulu lui apporter ? 

C’est difficile de répondre à cette question sans paraître prétentieuse. Si je dis avoir le sentiment d’apporter une certaine justesse historique à mes écrits, notamment parce que j’ai l’impression que c’est un aspect souvent survolé (notamment en ce qui concerne Hadès et Perséphone) cela ne paraît pas très modeste Surtout si, en plus, j’évoque la mise en avant de mes valeurs personnelles (féminisme, LGBTQIA+…).

Trouver La Cour des Ombres en librairie

La Cour des Ombres fait partie des 25 sélectionnés du PLIB 2023, dans la catégorie adulte. Félicitations ! Ce prix littéraire met en avant la littérature de l’imaginaire francophone, un engagement dont tu as-toi-même parlé sur Instagram. Quelle vision et quelles perspectives as-tu sur la place de l’imaginaire en France ?

Je suis vraiment ravie que mon premier roman, publié dans une petite maison d’édition, rencontre son petit succès ☺ Et encore plus dans un concours littéraire qui mette tant en avant l’Imaginaire français ! Comme nous sommes un peu à la traîne en France autour de cette littérature qui fut d’abord popularisée dans les pays anglophones, je trouve ça d’autant plus important de promouvoir notre travail francophone ! Heureusement c’est en bonne voie, les maisons d’éditions de l’Imaginaire publient de plus en plus d’auteurices français.e.s et le lectorat n’est pas en reste 😉
Il ne manquera plus que les librairies à se mettre à la page (on m’a déjà dit avoir retrouvé mon roman dans le rayon policier parce qu’ils n’en avaient pas de SFFF… je vous assure qu’il n’y a pourtant rien du policier dans mon livre…) ! 

As-tu des auteur.ices francophones à recommander aux lecteurs qui lisent davantage de traductions ?

J’aime beaucoup Eric-Emannuel Schmitt (La Nuit de Valognes), Olivier Peru (Druide), Christelle Dabos (La Passe-Miroir), David Bry (Que passe l’Hiver) ou Karine Rennberg (Meute) ☺

Peux-tu nous dire quelques mots sur tes futurs projets ?

Mon projet en pause est un roman mythologique où les panthéons grec, égyptien et nordique se confronteront à une situation de survie sur une île mystérieuse !
Et mon projet en cours n’a rien de mythologique, il s’agit plutôt d’un conte hivernal autour du Solstice d’hiver dans une ambiance gothique ☺
Si l’on va encore plus loin, dans les projets encore non entamés, j’ai un roman à 4 mains avec mon amie diplômée d’Histoire, mais je ne peux rien dire de plus pour le moment 😉

N’hésitez pas à aller suivre Marion sur Instagram

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