Des Cendres sur tes mains – Nora Lake : une merveille gothique

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous présenter une lecture que j’ai adoré : le merveilleux roman gothique Des Cendres sur tes mains de Nora Lake.

Titre : Des Cendres sur tes mains

Autrice : Nora Lake

Editeur : Hurlevent

Pages : 496

Angleterre, fin XIXe. Une jeune orpheline recueillie par un étrange tuteur. Un manoir lugubre prenant racine au cœur de la forêt. Des amours scandaleuses. Des portes qui s’ouvrent et d’autres qui restent closes. Une partie d’échecs qui s’éternise.

Au-delà des apparences, la danse peut s’avérer macabre…

Ce n’est pas le premier roman de Nora que je découvre. J’avais adoré sa novella Et parfois, elle revient publiée aux éditions du Chat Noir et qui parle du deuil d’une façon magnifique (d’ailleurs, vous pouvez retrouver mon avis ici). Cette fois, elle nous livre un format beaucoup plus haut, véritable hommage à un genre qui la passionne : le roman gothique. L’autrice est amoureuse de cette littérature et ça se voit. Puisque je partage cet amour, je partais confiante et je n’ai pas été déçue.

Dès les premiers pages, les amateurs du genre retrouveront les codes qu’ils aiment tant : la jeune orpheline, un internat de jeunes filles qu’elle doit quitter pour aller vivre dans un manoir isolé, un mystérieux tuteur qui la prend sous son aile... Et l’intérieur de cette maison, personnage à part entière. Théâtre de ce huis-clos, elle propose un décor envoutant, inquiétant, presque vivant. Comme Alice, nous déambulons dans cette étrange demeure, à la fois fascinés et apeurés. Vous y trouverez sans doute des clins d’œil à d’autres œuvres. Personnellement, j’ai pensé à celles qui avaient déjà conquis mon coeur par le passé : Jane Eyre, Carmilla ou encore Le Fantôme de l’Opéra. Et côté des films, l’envoûtant Stoker et le chef d’œuvre de Guillermo Del Toro : Crimson Peak.

Nora Lake maîtrise les archétypes du gothique avec brio. Mieux : elle se les réapproprie. Adieu la jeune vierge pure et en danger ! Alice est une héroïne plus moderne. Elle a le droit de grandir, d’être en colère, d’éprouver de la jalousie, de faire des erreurs… Elle peut se montrer assez sombre au fur et à mesure qu’elle se découvre et j’ai apprécié ce choix de l’autrice : ne pas avoir peur d’écrire un personnage loin de la perfection. Ce roman est donc le beau portrait d’un personnage féminin, d’une fille qui devient femme et apprivoise ses désirs.

Au fil des pages se noue une relation vénéneuse, fascinante et repoussante à la fois. L’autrice parvient à flirter à la limite de la morale sans jamais glamouriser ces sombres sentiments. Des Cendres sur tes mains interroge sur les différentes formes d’amour, celui qui aveugle en opposition à celui le plus pur. Par le biais d’une double narration, Nora propose un double regard. Comme les pièces sur l’échiquier se déplacent, elle joue de ses pions pour piéger le lecteur. Et lorsque nous comprenons, il est déjà trop tard. Comme le personnage pris au piège, nous assistons, impuissants, à la mise en échec. Mais est-ce vraiment la fin ? Ces jeunes filles resteront-elles soumises à la menace couvant dans les ombres ? Evidemment que non. Et c’est pour ça que ce roman me restera longtemps en tête.

Et vous, avez-vous lu Des Cendres sur tes mains ? Cet hommage à la littérature gothique saura-t-il vous tenter ?

D’autres avis sur Des Cendres sur tes mains : Maude Elyther, Bessie’s Bazaar