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Nous regrettons la mort – Arnaud Cazelles : et si on partait chasser les sorcières ?

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture qui fut, ma foi, très bonne. Il s’agit de Nous regrettons la mort d’Arnaud Cazelles.

Titre : Nous regrettons la mort

Auteur : Arnaud Cazelles

Editeur : Les Trois Nornes

Pages : 240

Le temps de la mort n’est plus. Seul nous reste le Grand Œil.

1219 après les Grandes Larmes, les sorcières causent la fin de la mort et la création d’infranchissables murs de brume. Contraints de chasser les défunts transformés en spectres dévoreurs, les Hommes se tournent vers le Culte du Grand Œil.

Soeur Mahagarta, inquisitrice de l’Ordre de l’Iris Argenté, retourne sur la terre de son enfance, l’île de Tuewlik, pour assister à la noyade de sa mère. Accompagnée de son vieux voisin, la chasseuse de sorcières compte respecter la mission qui lui a été confiée : assassiner la Corneille Blanche.

C’est le second roman de cet éditeur que je découvre et ce fut une très belle découverte ! Arnaud Cazelles nous plonge dans un monde où la Mort a disparu suite aux manipulations magiques des Sorcières. Nul repos dans le trépas, les Non-Morts doivent désormais être noyés dans l’eau salée, car seul le sel les retient d’attaquer les vivants. Pour contrer ce problème, le Culte du Grand Œil s’est développé. Ses Inquisiteurs se sont lancés dans une chasse aux Sorcières…

L’auteur s’inspire de la culture et des paysages écossais pour planter ce décor, ainsi qu’une société religieuse proche de l’organisation catholique : religieuses, prêtres et un pape assimilé à un Empereur. A la différence que ceux du roman sont armés, véritables soldats formés pour lutter contre une forme de magie « païenne » représentée par les druides et les sorcières.

Le premier point fort de ce roman, c’est l’originalité de son univers. Arnaud Cazelles dépasse les points semblables à notre monde par de belles trouvailles. Déjà, la disparition de la Mort est un concept intéressant et lui-seul m’a donné envie de lire le roman. Il y a aussi les différentes formes de magie utilisées par les sorcières, les armes des religieuses, les navires cathédrales capables de voguer dans les cieux (car les flots marins sont maintenant inaccessibles, infectés par les spectres des Non-Morts…) Un chapitre voit paraître une orque volante, possédée par les esprits qui hantent la mer. La scène d’action qui s’ensuit m’a tenue en haleine, tout comme son visuel époustouflant.

Outre d’époustouflantes scènes d’actions dans ce genre, Arnaud Cazelles prend le temps d’aborder des réflexions profondes, presque philosophiques, sur la Mort – ou plutôt son absence. Comment continuer à vivre paisiblement quand on sait que ses proches – et soi-même- sont condamnés à un trépas sans repos ? Une fois tués, les êtres humains deviennent des sortes de morts-vivants et même noyés, leurs spectres violents hantent encore les flots. L’auteur interroge également sur les notions de Bien et de Mal, loin du manichéisme, et sur l’endoctrinement des personnages élevés dans la haine et la crainte. Comment se déconstruire après tout ça ?

En parlant des personnages, je les ai adoré. Particulièrement Fàinella, une protagoniste loin d’être sans failles. Elle a une belle évolution, n’est pas surhumaine, fait des erreurs et peu se montrait pétrie de défauts, mais c’est ce qui la rend si intéressant à suivre. J’ai adoré le duo qu’elle forme Callean, un vieux fromager un peu acariâtre. C’est exactement le genre de dynamique dont je suis friande et encore trop rare dans mes lectures (je devrais mieux les choisir, peut-être ?)

Nous regrettons la mort fut donc une excellente lecture que je vous recommande chaudement ! L’avez-vous déjà lu ?

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