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D’or et d’oreillers – Flore Vesco : une réécriture originale et rafraichissante

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler d’une nouvelle réécriture de conte. Il s’agit D’or et d’oreillers de Flore Vesco, une revisite de la Princesse au petit pois. Comme j’avais adoré L’Estrange Malaventure de Mirella de la même autrice (un coup de coeur que vous pouvez retrouver ici), je savais que je me lançais dans une valeur sûre.

Titre : D’or et d’oreillers

Autrice : Flore Vesco

Editeur : L’Ecole des Loisirs

Pages : 234

C’est un lit vertigineux, sur lequel on a empilé une dizaine de matelas. Il trône au centre de la chambre qui accueille les prétendantes de lord Handerson. Le riche héritier a conçu un test pour choisir au mieux sa future épouse. Chaque candidate est invitée à passer une nuit à Blenkinsop Castle, seule, sans parent, ni chaperon, dans ce lit d’une hauteur invraisemblable. Pour l’heure, les prétendantes, toutes filles de bonne famille, ont été renvoyées chez elles au petit matin, sans aucune explication.
Mais voici que lord Handerson propose à Sadima de passer l’épreuve. Robuste et vaillante, simple femme de chambre, Sadima n’a pourtant rien d’une princesse au petit pois ! Et c’est tant mieux, car nous ne sommes pas dans un conte de fées mais dans une histoire d’amour et de sorcellerie où l’on apprend ce que les jeunes filles font en secret, la nuit, dans leur lit…

Comme dans L’Estrange Malaventure de Mirella, nous retrouvons là l’ironie de la plume et du propos. L’autrice conserve le côté décalé du conte initial, tout en lui ajoutant des personnages hauts en couleur, notamment nos deux protagonistes loin des stéréotypes habituels : Sadima et Adrian. La première apparaît d’abord dans un rôle secondaire, avant de se dévoiler au grand jour, de prendre l’intrigue en main et la retourner en sa faveur. Héroïne audacieuse, pétillante, débrouillarde, elle est une bouffée d’air pure dans cette société plein de faux-semblants dépeinte par Flore Vesco. Comme c’est rafraichissant ! Sa relation avec le jeune Lord fait des étincelles. Tendre, pleine d’humour et de complicité, j’étais complètement séduite.

Cette manie de masquer la réalité derrière les légumes ! Ma douce, le conte du petit pois sous le matelas, c’est une soupe qu’on fait avaler aux fillettes innocentes. 

Flore Vesco peint là un joli hommage à l’univers et des contes et de l’imaginaire. Vous y trouverez des petits clins d’œil ici et là, comme par exemple à Cendrillon ou encore Narnia. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Orgueil et Préjugés dans les premières pages, où la noblesse anglaise cherche à marier ses filles à tout prix. Mais ça, c’était avant de plonger dans le monde étrange de Blenkinsop Castle.

Car la force d’Or et d’oreillers, c’est son système de magie détonant. Je ne savais pas dans quoi je m’engageais en le commençant et franchement il en vaut la chandelle ! Original, presque dérangeant dans son fonctionnement, il est pour moi l’essence même de cette œuvre et tisse une belle métaphore de l’éveil à la sexualité. Cette thématique est traitée avec délicatesse et bienveillance dans ce roman jeunesse, prouvant là que qui sait bien faire peut initier les jeunes filles aux délices des sentiments, sans tomber dans la toxicité de nombreux romans Young Adult. Le consentement et la découverte du corps ont, eux-aussi, une part de magie dans un amour naissant.

D’autres avis sur D’or et d’oreillers : Les Blablas de Tachan, Les Voyages de Ly, Zoé prend la plume, Encre & Calames, Rêveuse éveillée, Chroniques de Ju la Brindille.

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