Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture, qui a été un véritable coup de coeur. Il s’agit de La Nuit des Temps de René Barjavel.

Titre : La Nuit des Temps
Auteur : René Barjavel
Editeur : Pocket
Pages : 380
Dans l’immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit : les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace…
Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ?
Une équipe de chercheurs tombe sur les vestiges d’une civilisation disparue il y a 900 000 ans, enterrés sous des kilomètres de glace. Ils retrouvent deux survivants endormis, un homme et une femme. Elle s’appelle Eléa. Après son réveil, elle va leur conter l’histoire de son monde, de sa chute, mais surtout du lien inébranlable qu’elle entretient avec Païkan…
Il y a de ces romans que vous aimez avant même de les avoir lus. La Nuit des Temps fait partie de ceux-là. On m’en avait parlé comme l’une des plus belles histoires d’amour jamais écrites et la lectrice que je suis, loin d’être une grande romantique, ne peut qu’approuver. Je voulais découvrir ce classique de la SF française, alors lorsque je suis tombée cette très vieille édition en bouquinerie, j’ai sauté dessus. Et là ce fut une claque.
Sous cette brume empoisonnée par leurs fatigues d’hier, des millions d’hommes s’éveillent, déjà exténués d’aujourd’hui.
L’année dernière, je vous parlais de La Nuit des Temps dans mes incipits préférés. Je n’avais pas encore commencé ma lecture, et pourtant ce premier paragraphe me bouleversait déjà par ses images, ce qu’il évoquait, toute l’amour et la douleur évoqués par ses mots. La plume de Barjavel est très abordable. Elle est douce, belle, magique tout en étant simple. Elle glisse toute seule, très cinématographique dans sa façon de décrire les scènes, notamment la découverte de ces lieux futuristes pourtant issus du passé. C’est une porte d’entrée parfaite pour la SF, car jamais aucun terme ne m’a semblé compliqué. Les éléments mis en scène n’ont rien de plausible (on est dans l’utopie pur par rapport aux technologies exceptionnelles de ce passé oublié), et pourtant on l’accepte, incrédules et fascinés, comme le sont les scientifiques du monde entier venus à la rencontre d’Eléa.
Tu écoutes, tu regardes, mais rien ne t’intéresse. Tu es derrière un mur. Tu ne touches pas notre temps. Ton passé t’a suivie dans le conscient et le subconscient de ta mémoire. Tu ne penses qu’à t’y replonger, à le retrouver, à le revivre. Le présent pour toi, c’est lui.
La Nuit des Temps n’est pas qu’une revisite d’un mythe digne de l’Atlantide. C’est une sorte de Roméo et Juliette futuriste, même – je l’oserai peut-être – une version encore plus touchante. L’histoire d’amour entre Eléa et Païkan m’a bouleversée. Habituellement, je ne suis pas friande du concept d’âme sœur pour justifier l’attirance entre deux personnages. Mais dans cette interprétation de Barjavel, le concept s’apparente davantage à la version racontée par Platon dans son Banquet : ces âmes sœurs ne sont des êtres parfaits seulement lorsqu’elles sont réunies. Par leur amour à l’épreuve de tout, même de la mort et de la fin du monde, ils ne forment qu’un. Ils le disent si bien. Pas de « Je t’aime », mais bien plus fort encore : « Je suis à Païkan. » « Je suis à Eléa ». Alors, dans le dénouement tragique, quand l’engrenage final se met en place sans que l’on puisse l’arrêter, on assiste impuissants au drame de ces deux êtres. Un quiproquo meurtrier, encore plus poignants que nos amants de Vérone. Mais aussi, d’une certaine façon, une sorte de paix retrouvée dans les larmes.
Certes, le roman n’est pas parfait. Il est assez daté dans la façon dont il représente certaines nationalités (il a été publié en 1968, en pleine Guerre Froide). C’est pourtant ce contexte historique qui donne tout son sens à cette utopie perdue, gâchée par la guerre. Ensemble, les Hommes sont capables de miracles dans le passé, de prouesses techniques dans le présent. Ce sont l’ambition et la haine qui, il y a 900 000 ans comme aujourd’hui, entraineront par deux fois la chute du monde d’Eléa. La Nuit des Temps est donc un hommage à notre civilisation, une lettre d’amour à l’Humanité dans ce qu’elle a de plus beau et de plus laid.
La Nuit des Temps est donc un récit de SF fondateur, une histoire d’amour pur et absolu qui vous chamboulera. Ce récit a d’abord été écrit comme scénario de film avant d’être rédigé sous forme romanesque. J’espère donc un jour le voir adapté à l’écran.

Coup de ❤
Je te comprends, j’ai à nouveau été très émue quand je l’ai relu l’an passé 💔
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Ce roman est l’un de mes préférés, je l’ai lu il y a des années et je ne peux m’empêcher d’y repenser régulièrement.
Après avoir lu ta chronique, j’ai envie de redécouvrir ce coup de coeur ❤️
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C’est clairement un roman qui m’a marquée à jamais et que je relirai certainement d’ici quelques années ❤️
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J’adorerais le relire bientôt, quelle histoire *-* J’aime tellement la manière qu’a René Barjavel de montrer la beauté de cet amour au milieu de toute cette catastrophe créée par l’homme.
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Oui, c’est un superbe roman. Marquant.
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