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Ambition – Yoann Dubos : quand une bonne idée ne prend pas

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture, qui a malheureuement été une déception. Il s’agit du premier tome de la saga Ciel sans étoiles de Yoann Dubos.

Titre : Ambition (tome 1 de la série Ciel sans étoiles)

Auteur : Yoann Dubos

Editeur : Snag

Pages : 384

2312, l’homme, fatigué des systèmes politiques et de leurs représentants accepte d’abandonner une grande partie de ses droits civiques contre des garanties de paix et de stabilité. Vient alors au pouvoir une organisation rassemblant les vingt plus grandes puissances économiques mondiales, appelée le Conglomérat.
C’est dans ce contexte que la Terre poursuit la colonisation du système solaire. Mais un vaisseau de la mission Synope est mystérieusement stoppé et détruit par une barrière invisible.

La collision révélera alors une incroyable réalité cachée jusque-là aux yeux des Humains : tout autour d’eux, vivent depuis des millénaires des créatures fantastiques dotées d’incroyables capacités… Mais personne n’était préparé à affronter cette Résonance originelle.

L’année dernière, je regardais les interviews du PLIB quand je suis tombée sur celle de SNAG Editions Un de leur auteur, Yoann Dubos, présentait sa série Ciel sans Etoiles, dont la couverture magnifique me faisait déjà de l’œil sur Instagram. Le pitch m’a tout de suite attirée : un mélange entre fantasy et science-fiction, une mission spatiale qui tourne mal et révèle aux yeux du monde une société secrète… Cela me semblait le mix parfait entre un genre que j’adore (le fantasy) et un genre que je découvre petit à petit (la SF). Un passage en douceur, donc.

Soyons clair tout de suite : je suis passée complètement à côté de cette lecture et j’en suis la première désolée. Bon, je ne l’attendais pas non plus comme le Graal, donc la déception n’est pas aussi grande, mais je garde une sensation de « c’est dommage » … Car ce roman est plein de potentiel ! J’ai très vite compris que je n’accrocherai pas, mais je tiens à rappeler que c’est bien entendu un ressenti purement personnel (les avis sont, par définition, subjectifs). Ce roman a su trouver son public d’après le nombre d’avis positifs et j’en suis très heureuse.

Oui, c’est vrai qu’avec toi les explications sont superflues, tu les écoutes rarement de toute façon, c’est pour ça qu’on finit toujours par toucher moins que la prime convenue.

Premier point, à cause duquel j’ai compris que j’aurais un peu de mal : la plume de l’auteur. Je la trouvais trop simple comme s’il se contentait de dire ce qu’il avait à dire et puis voilà. J’accroche davantage aux styles plus travaillés, poétiques, avec un caractère propre. Ici, j’avais l’impression de lire une traduction d’un titre anglophone (où le style est plus commun comparé aux plumes francophones). Ce n’est pas un mal en soi et beaucoup de lecteurs préfèrent ainsi. Car en effet, le livre se lit très vite grâce à ça. Mais s’ajoutent à cela des petits défauts, comme des réparties qui sonnent faux, des dialogues parfois trop longs et qui tournent autour du pot. Il faut présenter toute une société, alors le narrateur s’arrête souvent pour nous donner des explications sur des paragraphes entiers. J’ai trouvé cela un peu artificiel car ajouté au style impersonnel, cela donnait un aspect documentaire ou livre scolaire.  

Autre point dans la narration : la structure du roman m’a un peu perdue. S’il se lit vite, j’avais pourtant l’impression de ne pas avancer et arrivée aux ¾ de ce premier tome, je me disais « mais finalement, cela ne reste qu’une introduction. » Pour moi, un tome 1 doit se suffire en lui-même, être un tout justement réparti et pas seulement le début de quelque chose. Là, malgré presque 400 pages, il ne se passe tant d’événements que ça. Et c’est dommage, car avec un concept de la sorte, il y avait de quoi faire. Résultat : j’étais à fond dans les premiers chapitres où le lecteur est pris dans la surprise, le découverte, le questionnement. Puis, malheureusement, le soufflé est retombé.

Ce point rejoint un autre : les personnages. L’auteur propose parfois, au cœur du déroulement, des chapitres dédiés à ses protagonistes, pour présenter leur passé. Ce choix peut se comprendre, il s’agit d’explorer les personnages. Mais il est également frustrant car les passages coupaient le rythme du récit. Je ne les trouvais pas toujours pertinent ou au contraire, intéressants mais trop courts. Et les personnages ainsi mis en avant sont nombreux, beaucoup trop nombreux. J’ai pris du temps avant de comprendre qui étaient les véritables protagonistes (leur rencontre se fait d’ailleurs assez tardivement). Et dans l’ensemble, je ne me suis attachée à aucun d’entre eux, ce qui veut dire que je ne pouvais pas m’investir dans l’intrigue. Leur sort m’était égal. Miranda Clay était celle avec le plus de potentiel, pourtant elle reste tout en surface : oui, c’est une femme de caractère et ce qui lui est arrivé est très moche, mais je n’ai jamais saisi des motivations palpables, un véritable conflit intérieur. Plein de jurons et de coups de poings, mais rien derrière. Encore une fois, dommage.

J’en ai rien à foutre de ce dans quoi nous sommes impliqués ! Moi, j’ai pas demandé à être au coeur d’une prophétie épique à la con. Tout ce que je veux, c’est qu’on nous foute la paix. Si toi ça te plaît de faire mumuse dans tout ce bordel, moi pas. Je veux juste qu’on nous oublie et basta !

Heureusement, Ambition parvient à briller sur l’aspect qui m’attirait le plus : l’univers. Yoann Dubos a imaginé un futur fascinant, que ce soit dans le fonctionnement de la société ou les détails qui la composent (je pense notamment aux humains modifiés ou la disparition des aliments tels que nous les connaissons). Le bestiaire merveilleux est au rendez-vous. Ne vous arrêtez pas aux fées comme la couverture les met en avant, car l’auteur a imaginé de toutes pièces des créatures aussi belles que répugnantes. Il y a par exemple ce parasite infiltré parmi les humains, logés à la place de notre cœur…

Bref, ce ne fut pas assez pour me convaincre de poursuivre cette saga. A noter qu’une scène m’a également fait lever les yeux au ciel : une agression sexuelle en début de roman, que j’ai trouvé (comme le plus souvent) inutile à l’intrigue, ce qui a accentué mon malaise. Cela mis à part, j’espère ne pas paraître trop pédante (par rapport à mes remarques sur le style). Si je n’ai pas abandonné le roman, je reconnais avoir survolé le dernier quart car je ne parvenais plus du tout à m’investir (mes yeux parcouraient la page sans accrocher un seul mot). J’ai peut-être loupé un élément génial dans les dernières pages, à vous de me le dire.

Et vous, avez-vous lu Ambition ? Si vous l’avez aimé, n’hésitez pas à me dire pourquoi et défendez-le en commentaire !

D’autres avis sur Ambition : LinktheSun, Papillon Voyageur, Lire une passion, Vibration Littéraire.

3 réflexions au sujet de “Ambition – Yoann Dubos : quand une bonne idée ne prend pas”

  1. Aïe. Je m’interrogeais sur cette série, mais pour le coup l’écriture assez plate c’est un peu rédhibitoire pour moi. J’aime aussi les plumes travaillées, c’est d’ailleurs très important en ce qui me concerne. Les bouquins qui se lisent vite et bien c’est bien, mais ça ne me suffit pas.
    Donc je pense que je vais passer mon chemin.

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    1. C’est rare que je ne recommande pas une oeuvre (je pars du principe que tous les goûts sont dans la nature et qu’un roman qui n’a pas été ma tasse de thé pourra certainement l’être pour quelqu’un d’autre). Mais là, je suis passée complètement à côté…

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