Lectures

La Belle et le Fuseau : retour aux contes de fées

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture, un petit coup de coeur magnifiquement illustré : La Belle et le Fuseau.

Titre : La Belle et le Fuseau (The Sleeper and the Spindle en VO)

Auteur : Neil Gaiman

Illustrateur : Chris Riddel

Editeur : Albin Michel

Pages : 72

À la veille de son mariage, une jeune reine décide de quitter son palais pour aller délivrer une princesse prisonnière d’un sortilège de sommeil. Elle laisse sa robe de mariée, revêt sa cotte de maille, se pare de son épée et enfourche son cheval. Entourée des nains qui l’accompagnent et la protègent, la reine traverse un tunnel sous la montagne et avance vers le royaume endormi. Bientôt, un château apparaît dans le lointain. Ses murs sont recouverts de ronces et de toiles d’araignées et, dans le donjon, repose la princesse aux lèvres rouges comme les roses. Mais qui sait, peut-être que dans ce conte-là, la princesse n’est pas celle qu’on croit, et qu’une reine donnera un baiser à une belle endormie…

J’ai découvert l’univers de Neil Gaiman il y a déjà plusieurs années à travers Coraline, une sorte d’Alice au Pays des Merveilles sombre et magnifique. Cette lecture commence à dater, pourtant je voulais découvrir les autres œuvres de cet auteur qui m’attirent (faute de temps et PAL immense, vous connaissez le problème). Quand j’ai découvert l’existence de cet album illustré par le talentueux Chris Riddel, je me suis jetée dessus car il s’agit d’une réécriture de conte.

En effet, il s’agit d’une lecture parfaite pour les amateurs de contes de fées ! Neil Gaiman réinvente les récits de notre enfance. Une Reine interrompt ses noces pour vaincre la malédiction du royaume voisin menaçant de s’en prendre à son peuple : tous les habitants tombent dans un profond sommeil… Accompagnée de trois nains, elle part à l’aventure pour déjouer le sombre maléfice.

Vous aurez certainement reconnu la Belle au Bois dormant, mais cette réécriture regorge de références : la Reine, sans être nommée, évoque avec certitude Blanche-Neige. On parle de par exemple de raiponce, cette plante qui donna son nom à l’héroïne à la longue chevelure. J’ai même cru reconnaître une référence à la légende de Frederic Barberousse. A travers ces pages, on perçoit l’amour de l’auteur envers le matériau de base, on l’on retrouve la pointe de noirceur propre aux contes d’autrefois. Le tout est illustré par de magnifiques dessins en noir et blanc où brillent parfois des éclats dorés. Cela me fait penser aux gravures de Gustave Doré pour les contes de Perrault, avec ce style très expressif où se côtoient princesses, nains et monstres. Chaque page est une merveille de détails.

Autre point fort, que je ne vous dévoilerai pas en détail pour ne pas vous spoiler : le « twist » par rapport au conte, que j’ai trouvé aussi beau qu’intelligent. L’œuvre de Gaiman, sans aller de la désigner comme « féministe », met en avant les femmes, que ce soit la princesse endormie (bien plus active qu’on ne le pense), la sorcière responsable de sa malédiction ou, bien entendu, la Reine, héroïne à la charge de son royaume. Elle le dirige et le protège, loin d’un fiancé qu’on ne verra jamais (qui lui est d’ailleurs inférieur par son rang) et endosse la panoplie du preux chevalier.

Et vous, connaissez-vous cet album ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

D’autres avis sur La Belle et le Fuseau : Du côté de chez Cyan, Odwy, Le Manuscrit perdu, Psychée Delik.

5 réflexions au sujet de “La Belle et le Fuseau : retour aux contes de fées”

  1. Je le connais de nom, mais je ne m’étais pas encore penchée là-dessus. Il va falloir que je rattrape ce manque !
    Je lorgne aussi sur Snow, Glass, Apple illustré par Colleen Doran dont j’adore le style, mais c’est une relecture très très très sombre de Blanche Neige alors j’hésite (mais je risque bien de craquer un jour !)

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire