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Bambi : l’histoire d’une vie dans les bois

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture : Bambi de Felix Salten, illustré par Benjamin Lacombe.

Titre : Bambi, l’histoire d’une vie dans les bois

Auteurs : Felix Salten (texte), Benjamin Lacombe (illustration)

Editeur : Albin Michel Jeunesse

Pages : 181

Bambi retrace les premières années d’un faon et, à côté de ses émerveillements, les épreuves qu’il affronte et qui le construisent : dangers, deuil, solitude, métamorphoses, défis, et toujours l’angoisse d’être chassé et tué. L’histoire, oscillant entre anthropomorphisme (les animaux parlent) et naturalisme (les observations sont magnifiques), nous plonge dans une forêt qui bruisse de multiples émotions, d’expériences intenses, de sensations contrastées vécues par une société d’animaux, miroir de notre humanité, tout à la fois violente, cruelle et fragile, et dotée d’une prodigieuse résilience.

Qui ne connait pas Bambi ? Le petit faon a attendri bien des cœurs grâce au long métrage des studios Disney. Mais saviez-vous qu’il était né de la plume de l’autrichien Felix Salten ? Dans cette sublime édition, Benjamin Lacombe redonne ses lettres de noblesse au roman d’origine. Dans la préface, le philosophe Maxime Rovere revient sur l’histoire de cette œuvre, censurée par le régime nazi car Salten était juif. Bambi a beau être paru en 1923 (soit dix ans avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir), on ne peut s’empêcher de voir un parallèle avec la montée de l’antisémitisme en Europe. Les animaux des bois seront chassés par les Hommes, menaces invisibles mais terribles, tout le long du roman.

Oubliez la version de Disney. Si certains scènes clés sont issues du roman, le film a adouci ce dernier. Bambi est récit d’apprentissage, un parcours initiatique au cœur de la forêt. Nous allons suivre le petit faon (ici un chevrillard, petit du chevreuil et non celui du cerf comme son interprétation sur grand écran) de sa naissance à son âge adulte. La mort de sa maman vous a traumatisé lorsque vous étiez enfant ? La version de Salten insiste sur cette part de noirceur. Ici, pas de douce amitié entre Bambi et Panpan. Le lapin, d’ailleurs, n’y apparait pas. Les animaux, bien que doués de paroles, n’ont pas un comportement humain. La cruauté de la nature et la loi du plus fort demeurent. Bien tôt, Bambi sera donc confronté à la mort.

La présence de « Lui », hante ces pages. Lui, l’Homme, le Chasseur, l’Ennemi. Bambi a beau être un ouvrage jeunesse, il s’agit de l’un des antagonistes les plus terrifiants qu’il m’a été donné de lire récemment. C’est une présence, une menace qui frappe toujours où l’on ne s’y attend pas. Les animaux ne comprennent pas cet ennemi à la « troisième main », celle qui provoque le tonnerre assassin. « Lui » est malin, traître, manipulateur. Ceux qui ont lu le roman sauront à quel point la scène avec Gobo, le cousin de Bambi, est cruelle.

A la fois magnifique et touchant, un brin mélancolique, Bambi possède cette double lecture historique dont je vous parlais. C’est aussi une magnifique histoire de transmission. La relation avec les parents, que ce soient le père ou la mère, est au cœur du roman et m’a profondément touchée. La Maman de Bambi le protège jusqu’au jour où elle ne reviendra plus. Son père, plus pudique, prendra la relève. Sa scène finale m’a émue aux larmes. Les illustrations, véritables œuvres d’art, viendront magnifier la beauté déjà existante de l’œuvre. Parfois, elles suffisent à la narration. Le style de Lacombe se marie à la candeur des premiers jours de Bambi et la beauté de la forêt. Mais il sait également incarner la Peur dans toute son horreur. Je pense à ces pages en noir et blanc, pleine de terreur, donnant vie à la fuite pour la survie. Des images qui, je le sais, resteront gravées dans ma mémoire.

Et vous, connaissez-vous cette version de Bambi ? Avez-vous craqué pour cette édition ?

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