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Lullaby – Cécile Guillot : poésie et féminisme face à l’indicible

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture, qui fut une jolie découverte : Lullaby de Cécile Guillot.

Titre : Lullaby

Autrice : Cécile Guillot

Editeur : Le Chat Noir

Pages : 114

États-Unis, années 20.

Hazel aime écrire des histoires horrifiques et rêve de devenir écrivain. Son cœur bat pour sa jolie voisine, Blanche. Mais quand ses parents découvrent ses diverses inclinations, ils s’en indignent et décident de la faire interner à Montrose Asylum.

Là-bas, elle rencontre la fougueuse Jo et la fragile Lulla. Toutes les trois vont suivre la mystérieuse berceuse qui s’élève la nuit, les menant au sein d’un jardin abandonné…

L’année dernière, les Editions du Chat Noir lançaient leur nouvelle collection F.Nigripes dédiée aux novellas (format court entre la nouvelle et le roman). J’y ai même moi participé avec Miranda et je voulais découvrir l’œuvre qui avait inauguré cette collection : Lullaby de Cécile Guillot. J’ai rencontré l’autrice avec Willow Hall, album magnifiquement illustré par Mina M (malheureusement épuisé aujourd’hui). Mina illustre d’ailleurs cette sublime couverture. Lullaby confirme ma volonté de lire les autres romans de Cécile Guillot et je vais vous expliquer pourquoi.

Nous voilà propulsé dans les Etats-Unis des années 20, en compagnie d’Hazel, notre protagoniste et narratrice. Hazel se sent différente, incomprise par sa famille prête à arranger un mariage qu’elle ne veut pas. D’emblée, on comprend que le destin de cette jeune fille n’aura rien de joyeux. A cause de cette imagination débordante faisant naître des histoires horrifiques. A cause de cet amour naissant envers sa belle voisine… A cause ? C’est ce que ses parents voudraient lui faire croire. Car la véritable responsable, c’est cette société puritaine incapable d’accepter Hazel, quitte à l’envoyer dans un asile psychiatrique.

Par son format court, la novella ne peut être que percutante. Lullaby l’est également par ses thèmes difficiles, mais traités avec délicatesse : l’homophobie, la misogynie, la pédophilie et l’inceste… Derrière les mots d’Hazel et cette émancipation désirée, on devine les convictions de l’autrice. Ce sont les libertés d’aimer, penser, écrire et tout simplement rêver. Elles s’incarnent dans cette berceuse, celle qui donne son titre à l’œuvre. Malgré la gravité du propos, on y décèle une note d’espoir.

La plume de Cécile Guillot est belle et juste, touchante et aimante, si bien que certains passages m’ont donné les larmes aux yeux. Elle fait référence à des poèmes et à l’acte de création, puisqu’Hazel est romancière (une part de moi s’est donc reconnue en elle). Ses peurs et ses traumatismes prennent vie et dictent ses écrits tout autant que ses sentiments et ses espoirs lui inspirent un jardin secret au milieu de l’horreur. Aux côtés d’Hazel, deux beaux portraits féminins brillent : Jo et Lulla. A travers ce trio, Cécile Guillot est parvenue à créer un bel exemple de sororité.

Et vous, avez-vous lu Lullaby ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?

D’autres avis sur Lullaby : Zoé prend la plume, OmbreBones, Les histoires de Lullaby, Maude Elyther, Livraisons littéraires

8 réflexions au sujet de “Lullaby – Cécile Guillot : poésie et féminisme face à l’indicible”

  1. Je te rejoins complètement sur ton retour ! Une plume poétique et douce, qui aborde des thèmes durs. J’avais découvert la plume de Cécile avec sa trilogie Fille d’Hécate, et déjà, on retrouvait cette patte.

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  2. Merci pour le lien ! Désolée pour le retard, j’étais en vacances ^^
    J’ai lu et adoré cette novella. Courte, mais intense, poignante aussi, et oui comme toi j’ai eu beaucoup d’émotions à la lecture.

    Aimé par 1 personne

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