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If we were villains – M.L Rio : un classique du genre ?

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture. Il s’agit de If we were villains de M.L Rio. Cette lecture fait partie de mon Pumpkin Autumn Challenge.

Titre : If we were villains

Autrice : M.L Rio

Editeur : Fibs (pour la VF)

Pages : 512

Oliver Marks termine de purger sa peine de dix ans de prison pour un meurtre qu’il n’a peut-être pas commis. Le jour de sa libération, il est accueilli par l’inspecteur Colborne, l’homme qui l’a mis en prison. Ce dernier prend sa retraite, mais avant cela, il veut savoir ce qui s’est réellement passé il y a dix ans…

Au sein d’un groupe de sept jeunes acteurs étudiant l’œuvre de Shakespeare dans une académie artistique d’excellence, Oliver et ses amis jouent les mêmes rôles sur scène et dans la vie : le héros, le méchant, le tyran, la tentatrice, l’ingénue… Mais lorsque la distribution change et que les seconds rôles remplacent les stars, tout tourne au drame et l’un d’entre eux est retrouvé mort. Les survivants sont alors confrontés à leur plus grand défi d’acteur : convaincre la police, et surtout eux-mêmes, de leur innocence.

Je poursuis mes lectures Dark Academia avec ce roman souvent décrit comme l’une des références du genre. Si j’ai passé un assez bon moment, cette lecture fut loin d’être exceptionnelle. Je préfère prévenir tout de suite : c’est peut-être injuste de comparer If we were villains au coup de coeur que fut Babel ou au très bon Maître des Illusions de Donna Tartt. Mais l’œuvre de M.L est souvent portée aux nues et mis sur un pied d’égalité avec ces deux romans, alors automatiquement, je n’ai pu m’empêcher de les mettre en perspective.

Je pense que ma déception repose sur un problème d’attente. J’associe la Dark Academia à un public assez adulte, donc voilà où se placent mes horizons d’attente. Je pensais avoir une intrigue complexe, des personnages ambigus et une morale mise à l’épreuve par les actes des protagonistes. Je n’ai rien eu de tout ça et je l’ai compris après coup : If we were villains ressemble plus à un roman Young Adult. Cela explique la plupart de mes reproches. Être du YA n’est pas un défaut en soit (j’écris un roman YA en ce moment même). D’ailleurs, si vous êtes amateurs de YA et vous lisez le roman en tant que tel, vous passerez sûrement un très bon moment.

Je vais commencer par les points positifs. C’est un vrai page-turner qui se lit bien et rapidement. On sent tout l’amour de l’autrice pour le monde du théâtre, ce qu’elle incorpore dans sa narration et sa mise en page. Le roman est divisé en actes et en scènes et les dialogues sont parfois retranscrits à la manière de répliques. Le style de M.L Rio est simple et concret. Il m’a parfois évoqué des didascalies. J’ai beaucoup aimé les références à Shakespeare (attention, vous serez peut-être un peu perdu si vous ne connaissez pas ses tragédies), ainsi que la fin ouverte et les indices prémonitoires laissés par l’autrice.

Comparé à une œuvre comme Le Maître des Illusions, If we were villains n’est pas si long. (Encore une fois, on est plus sur un format Young Adult). L’intrigue a moins de place pour s’étendre et se complexifier. Le mystère autour du meurtre n’est pas très épais et j’ai rapidement compris la vérité, mais ce n’est pas le point qui m’a le plus gênée. Non, ce que je trouve décevant, c’est le motif derrière ce drame. Dans le roman de Tartt, l’assassinat commis par les personnages interroge notre moralité et remet en question notre perspective. Il n’y a rien de cela dans le roman de Rio. Léger spoiler à suivre, je vous invite à surligner pour le lire : dans If we were villains, le meurtre est plus un acte de légitime défense qu’un acte prémédité avec froideur. On se met facilement du côté du coupable, sans vraiment être tiraillé.

Ce qui me mène au point suivant : les personnages. A cause du format et du public YA, je trouve qu’il leur manque quelque chose. A part Oliver (le narrateur) et James, les autres ne sont pas assez développés à mon goût, quand ils ne sont pas clichés. L’autrice avait beaucoup de potentiel entre ses mains, mais elle reste en surface et ne prend pas le temps de creuser leur psyché pour atteindre la complexité attendue dans ce genre de récit. L’idée de base était pourtant excellente : chaque personnage est cantonné à un archétype théâtrale, sauf que le roman ne va jamais chercher à dépasser cet archétype. Richard est vaniteux, arrogant et violent, mais quoi d’autre ? Pourquoi agit-il ainsi ? Il est écrit pour être détesté, sans autre chose derrière.

Meredith est la femme fatale et si la narration tente maladroitement de retourner ce cliché, à la fin elle ne reste qu’une femme liée à trois hommes, ne servant que de conflits entre eux. Rien d’autre pour la développer elle. Et ne parlons pas de Wren et Filippa, les deux autres personnages féminins complètement anecdotiques. Que dire d’elles, à part leur description physique ? On pourrait presque retirer Wren du récit que cela ne changerait rien. Filippa aborde un point intéressant : elle n’est pas mise en avant par se sprofesseurs et ça la frustre. Que fait l’autrice après avoir évoqué ce problème ? Absolument rien. Filippa est alors relegué à un outil scénaristique pour la révélation finale.

Par principe, le concept de ce roman avait tout pour me séduire, mais il manquait de développement pour que ça prenne. Je n’ai pas été fascinée par les personnages ni l’intrigue, je ne me suis pas laissée portée alors que la Dark Academia est ungenre qui marche habituellement sur moi. Je pense que si je l’avais commencé ayant en tête qu’il était un roman YA, j’aurais beaucoup plus apprécié ma lecture.

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