Découvertes, Ecriture, Interview d'auteur

Rencontre avec une autrice : Charlotte Ambrun

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous proposer une nouvelle interview d’auteur. Cette fois, nous allons découvrir l’univers de Charlotte Ambrun, autrice et blogueuse littéraire, dont le premier roman, Le Royaume sans Ciel, va paraître chez Magic Mirror Editions le 15 avril prochain.

Bonjour Charlotte et bienvenue sur le blog ! Je te remercie de m’accorder cette interview 🙂

Bonjour Nina, un grand merci à toi de m’accueillir sur ton blog !

Quel est ton parcours d’autrice ? Et en tant que blogueuse ?

J’écris depuis des années, mais Le Royaume sans Ciel est mon premier roman publié. Je suis d’ailleurs ravie qu’il le soit chez Magic Mirror Éditions, qui a fait un très beau travail autour de cette publication.

Sur mon blog, je parle d’écriture sous toutes ses formes : techniques narratives, création des personnages, stylistique, méthodes d’organisation, marketing d’auteur … Pour moi, ce blog est avant tout un moyen d’apprendre, puisque chaque sujet est l’occasion de faire des recherches et d’étudier le thème en question. Mon blog me permet ensuite de partager ces réflexions avec d’autres passionnés d’écriture.

Discutons un peu de tes goûts littéraires : as-tu un genre préféré ? Un genre qui n’est pas du tout ta tasse de thé ?

Je suis une grande lectrice de littérature fantastique, avec une préférence pour les univers oniriques qui font voyager mon imagination. À l’inverse, je lis très peu de romances, même s’il ne faut jamais dire jamais 🙂

Si tu devais ne choisir qu’un seul livre, lequel serait-ce ? Un seul auteur ? Un seul personnage ?

Question difficile pour une amoureuse des livres ! S’il fallait choisir un seul roman, ce serait Les Fiancés de l’hiver, le premier tome de La Passe-Miroir (Christelle Dabos). J’ai eu un coup de foudre pour cette saga, ses héros, son univers.

Pour le personnage, j’hésite entre le Fou de L’Assassin Royal (Robin Hobb) qui est à la fois attachant, charismatique et mystérieux, et Lisbeth Salander de Millénium (Stieg Larsson) qui est aussi torturée qu’intéressante. Ce sont des personnages qui ne ressemblent à aucun autre et sont pourtant très réussis.

Concernant l’auteur, je répondrais George R.R. Martin pour sa capacité à me captiver tout au long de l’histoire colossale et cryptique du Trône de Fer. Il n’a pas son pareil pour me faire entrer dans la tête de ses personnages, même les moins recommandables d’entre eux, ce qui est parfois un tour de force !

Sur ce blog, j’adore faire découvrir de nouvelles merveilles à mes lecteurs. As-tu un dernier coup de cœur à nous conseiller (livre, film, série…) ?

J’ai récemment lu Anne de Green Gables, le classique de la canadienne Lucy Maud Montgomery (1908). L’histoire de cette orpheline à fleur de peau et pleine d’imagination m’a beaucoup touchée. C’est frais et doux, bien appréciable en cette période un peu morose ! D’autant plus que la nouvelle version publiée par les éditions Monsieur Toussaint Louverture est très belle, avec sa couverture poétique aux tons cuivrés. J’ai aussi commencé la série télévisée inspirée du livre, qui est fidèle à cet univers.

Quel est ton rapport à l’écriture ? Es-tu tombée dans la marmite quand tu étais petite ou cela t’est-il venu plus tardivement ?

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu écrire des histoires. Mais je ne me sentais pas légitime et je trouvais toujours un prétexte pour repousser au lendemain. Au final, je n’ai osé prendre la plume que sur le tard … Depuis, l’écriture fait partie de mon quotidien. Cette passion m’apporte énormément, elle m’aide à canaliser mes pensées et mon imagination. Mener un roman à terme est à chaque fois un processus très épanouissant pour moi. Je regrette de ne pas avoir commencé avant, car cela m’aurait permis de me sentir mieux dans ma peau bien plus tôt ! C’est la raison pour laquelle j’encourage tous les aspirants auteurs à se lancer 🙂

Quel type d’autrice es-tu ? L’architecte qui planifie tout à l’avance ou la jardinière qui se laisse porter et surprendre par son histoire ?

Je fais partie de la team architecte, je commence toujours l’écriture d’un roman par un plan très détaillé. En revanche, lors du premier jet, il y a des moments où je m’écarte un peu de mon plan. Mes personnages ont tendance à prendre des libertés. C’est une bonne chose de définir à l’avance leur personnalité, mais quand ils prennent vie dans l’histoire, ils résonnent toujours un peu différemment de ce que j’avais prévu. Du coup, ils ne sont plus forcément en cohérence avec certains passages planifiés à l’avance. J’essaie de rester souple et de m’adapter au fil de l’écriture.

Quel processus dans l’écriture d’un roman te plaît le plus ? Au contraire, qu’apprécies-tu le moins ?

Justement, j’adore faire le plan de mon histoire avant d’écrire ! C’est une étape que je trouve créative et enthousiasmante. J’aime voir les idées jaillir, leur donner une forme concrète en tissant la toile de mon récit, en imaginant les rebondissements et les péripéties à venir. L’écriture du premier jet est également une étape très exaltante. Par contre, je suis moins emballée par les phases de réécriture, qui me semblent plus laborieuses. Cela dit, chaque étape du processus d’écriture comporte ses moments de doute et de satisfaction.

Quelle est ta plus grande fierté en tant que romancière ?

D’avoir fini tous mes romans entamés, de n’en avoir abandonné aucun en cours de route. Même si un récit n’est pas publié, le fait de l’avoir écrit du début à la fin apporte un vrai sentiment d’aboutissement. Je pense que l’on apprend davantage en écrivant un roman de la première à la dernière ligne, même s’il est imparfait, qu’en accumulant les débuts d’histoires sans jamais les finir (cela dit, il ne faut pas non plus culpabiliser en cas de roman inachevé, ce qui peut arriver aussi).

Sur ton blog, tu prodigues de nombreux conseils d’écriture. Aurais-tu des recommandations à donner aux écrivains débutants ?

Comme je le disais plus haut, je regrette d’avoir tant attendu avant d’oser écrire. J’ai justement créé mon blog pour motiver les aspirants auteurs à se lancer. Mon conseil serait donc de se jeter à l’eau, de commencer à écrire régulièrement sans se soucier de la qualité de son texte ni du regard des autres. L’important, au début, c’est de se confronter à l’écriture, de la faire entrer dans son quotidien et de ne pas se laisser piéger par le syndrome de l’imposteur ou par d’autres pensées négatives.

Vous pouvez retrouver les conseils de Charlotte sur son blog La parenthèse imaginaire

Le Royaume sans Ciel sort le 15 avril chez Magic Mirror Éditions, éditeur spécialisé dans les réécritures de contes. Et si nous découvrions ceux qui ont fait de toi celle que tu es aujourd’hui ?

Quelle histoire te faisait peur quand tu étais petite ?

Barbe-Bleue me terrifiait et me captivait à la fois.

Une histoire qui te faisait rêver ?

La Petite Sirène. Ma mère m’emmenait parfois faire de la plongée sous-marine, et l’idée d’un royaume caché sous l’eau me fascinait.

Quelle est ta réécriture de conte préférée ?

J’ai adoré lire Tant que vole la poussière (Cameron Valciano), une réécriture sombre de Peter Pan centrée sur le personnage torturé du Capitaine Crochet. Plus largement j’apprécie le catalogue de Magic Mirror Éditions, notamment ton roman La Bête du Bois Perdu, qui nous offre une belle version onirique et effrayante de La Belle et la Bête !

Es-tu fan des Disney ? Lequel est ton préféré ?

Le Disney qui a le plus marqué mon enfance est La Petite Sirène. Je l’aime toujours, mais maintenant que je suis adulte, je lui préfère Mulan et Vaiana 🙂

Un dôme. Miroitant et envoûtant. Comme une cicatrice sur l’éclat du ciel, un sortilège venu couper les habitants de Sombrak du reste du monde, il y a de cela dix années. Et sous ses reflets opalescents s’accumulent l’oubli et les peines. Que s’est-il passé ? Comment se déployait la vie avant que les saisons ne se figent dans ce royaume sans ciel ?

Entre les forêts brumeuses de Sombrak et les jardins labyrinthiques de Mirabilia, trois destinées vont s’entremêler. Celle d’une princesse au don secret qui fuit sa belle-mère, sorcière aussi belle que cruelle. Celle d’une jeune-fille traquée, qui cache son visage et sa culpabilité sous un chaperon rouge sang. Et celle d’une petite orpheline, trop curieuse, perdue dans un pays peuplé de créatures hybrides et de sucreries trompeuses …

Neieli, Chaneh et Aylis.

Derrière leurs prénoms, sous le dôme qui cloisonne leurs vies, se joue l’avenir de leur royaume. Mais en ont-elles seulement conscience ? Et se doutent-elles des forces ténébreuses qu’elles devront affronter ?

Si tu devais choisir 3 mots pour décrire Le Royaume sans Ciel, que dirais-tu ?

Visuel, choral et mystérieux.

Peux-tu te confier sur la genèse de ce roman : pourquoi avoir choisi de retravailler à la fois Blanche-Neige, Le Petit Chaperon Rouge et Alice au Pays des Merveilles ?

Dès le départ, je savais que je voulais réunir différents contes dans une même réécriture. J’ai choisi ces contes en fonction des thèmes, des personnages et des univers que j’avais envie d’explorer et de faire cohabiter.

Comment es-tu parvenue à relier ces trois contes dans le même univers ?

En leur créant une matrice commune, puis en adaptant les trajectoires des contes à cette base. Il a fallu trouver un équilibre entre ce socle commun et les spécificités de chaque conte, mais aussi créer des ponts entre les trois héroïnes et leurs aventures. Les personnages secondaires jouent un rôle clé dans cette unification, car ils naviguent aisément d’une trajectoire à l’autre (comme le Chasseur, présent dans Blanche Neige et Le Petit Chaperon Rouge).



Peux-tu nous présenter Sombrak, ce « royaume sans ciel » dans lequel se déroule ton intrigue ?

Suite à une mystérieuse malédiction, Sombrak a été coupé du monde par un dôme opalescent, sa nature a sombré dans la torpeur et ses saisons se sont détraquées (le sud du royaume reste figé en été, le nord en hiver). Depuis, les habitants sont prisonniers de ce royaume gouverné par la cruelle et maléfique reine Saakat.

Le Royaume sans Ciel met en scène trois héroïnes : Neieli, Chaneh et Aylis. Peux-tu nous en dire un peu plus sur elles ?

Neieli est une princesse parfaite en apparence, mais qui cache un don secret et honteux. Chaneh est une jeune fuyarde rongée par la colère et la culpabilité. Aylis est une fillette rêveuse et maladroite qui collectionne les bourdes et a le chic pour se fourrer dans des situations périlleuses…

Tu nous présentes donc trois femmes au cœur de ton histoire. Selon toi, quels sont les ingrédients pour un personnage féminin réussi ?

Les mêmes que pour un personnage masculin : des qualités et des défauts, un passé qui a influencé sa personnalité et une évolution au fil de l’histoire.

Se procurer Le Royaume sans Ciel

Peux-tu nous dire quelques mots sur tes futurs projets ?

J’ai entamé l’écriture de mon nouveau roman, une dystopie avec de la magie et quelques touches de steampunk. Je viens d’en finir le plan détaillé, il ne me reste plus qu’à approfondir l’univers et les personnages avant de passer au premier jet !

En parallèle, je voudrais continuer à développer mon blog La parenthèse imaginaire, avec encore plus d’articles autour de l’écriture 🙂

Merci beaucoup Nina pour tes questions passionnantes, qui m’ont permis de mieux réfléchir à mon roman et à ma vision de l’écriture.

Vous pouvez retrouver Charlotte Ambrun sur Instagram

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