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La Chapelle des Disparus – Mélissa Restous : un potentiel maladroit

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture : il s’agit de La Chapelle des Disparus de Mélissa Restous. Une lecture en demi-teinte qui m’a laissé en bouche un goût mitigé.

Titre : La Chapelle des Disparus (Iokanaan pour la première édition)

Autrice : Mélissa Restous

Editeur : Aeternam

Pages : 246

1880. Dans le Paris des artistes bohèmes, Théophile, jeune artiste prodige, peine à trouver sa place et à gagner sa vie. Son existence bascule le jour où il rencontre Iokanaan, un mystérieux jeune homme qui cache bien des secrets… Très vite, il se prend d’amitié pour ce personnage magnifique et sombre, et se retrouve mêlé à une véritable chasse à l’homme ésotérique, qui laisse un tracé sanglant dans les rues de la capitale.Rien n’aurait pu préparer Théophile à découvrir la vérité sur son nouvel ami. Ni au destin qui l’attend.

Connaissez-vous les éditions Aeternam ? Spécialisées dans la renaissance des manuscrits ayant perdu leur éditeur, elles se sont penchées sur cette œuvre de Mélissa Restous, précédemment publiée sous le titre Iokanaan. Intéressée par ce beau projet, je me suis procuré ce roman qui m’attirait par ses thèmes : les arts et l’ésotérisme. Le résumé me donnait l’eau à la bouche, puisqu’il était question d’un artiste sans le sou, du Paris de 1880 et d’une fascination pour un être aussi magnifique qu’énigmatique… Je voyais déjà une sorte d’hommage au romantisme avec un soupçon de fantastique ce qui est, selon moi, le mélange parfait. Mon bilan après avoir refermé ce livre ? Un récit un peu maladroit, mais plein de potentiel.

Commençons par ce qui m’a sauté aux yeux dès les premières lignes : si la plume de l’autrice est efficace, elle me semble parfois trop scolaire. Un ressenti qui se répercute sur la construction des phrases et la façon dont les descriptions présentent de fortes similitudes – elles sont classiques, en partant du visage, des cheveux et des yeux pour passer sur la tenue, le tout dans un paragraphe complet. Je pense que ma lecture de Fées, Weed et Guillotines juste avant n’a pas aide. Passer après le style si caractéristique et marquant de Karim Berrouka a rendu celui de Mélissa Restous moins mémorable. S’ajoutent à cela des défauts qui donnaient l’impression qu’il s’agissait là d’un premier roman : facilités scénaristiques, agissements peu crédules des personnages pour faire avancer le scénario, cette capacité des uns et des autres de faire le portrait psychologique d’une personne rien qu’en la regardant (ou en lui ayant parlé 5 minutes tout au plus). Je ressentais trop l’artificialité du récit et pour cela je n’ai pas réussi à me plonger complètement dans l’intrigue, comme si le décor faisait trop carton-pâte.

Heureusement, le rythme est drôlement efficace. Nous sommes plongés au cœur de l’action dès le premier chapitre, dans un incipit marquant. La plume de Mélissa Restous est très fluide et les chapitres s’enchainent avec aisance. En parallèle de l’histoire de Théophile, nous suivons une enquête policière et c’est cet aspect là qui m’intéressait le plus. Je ne ressentais aucun ennui et j’avais parfois du mal à le reposer, faisant de La Chapelle des Disparus un vrai page turner.

Il faut dire que le roman n’est pas si long. Il aurait peut-être mérité de l’être davantage pour développer ses personnages. Je pense notamment à Iokanaan, au cœur de l’histoire (si bien qu’il avait donné son titre à la version originale), fascinant par ses mystères. Malheureusement, on reste trop en surface si bien qu’avec son comportement mi-froid mi-chaud envers Théophile, je retrouvais là l’archétype du beau ténébreux qui attire quand on devrait le fuir. A cause du détachement dont je vous parlai plus haut, je n’ai pas pu m’investir à 100% dans leur relation, ce que je trouve dommage car elle avait un bon potentiel. Je regrette aussi le manque de profondeur d’Edith, le seul personnage féminin ayant un rôle important. Ici, elle se caractérise seulement par sa superficialité, sa luxure et sa tendance à trahir… Bien sûr, rien n’empêche d’avoir une femme comme antagoniste, mais dans ce cas j’aurais préféré un personnage plus complexe et moins dans l’archétype de la vamp vénale (de plus que les quelques clins d’œil au mythe de Salomé amenaient un concept intéressant). Mes deux personnages préférés étaient Arthur et Esaias. Le premier est le meilleur ami de Théophile et fut souvent le personnage le plus sensé du roman, le seul à avoir les pieds sur terre. Le second est le journaliste menant l’enquête. Il possède également une petite sous-intrigue avec son épouse que j’ai trouvé touchante.

Malgré ces petites déceptions, ce roman est resté une lecture sympathique qui a su me porter. Je pense d’ailleurs que ces éléments ne seront pas rédhibitoires pour tout le monde et qu’ils concernant davantage mes goûts de lectrice. La Chapelle des Disparus est donc une lecture parfaite à dévorer pendant un week-end, mélangeant passions, enquêtes et mythes bibliques.

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