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Un papillon en hiver – Laetitia Meyrat : un témoignage magique et poignant

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture dans le cadre du Cold Winter Challenge : il s’agit d’Un papillon en hiver de Laetitia Meyrat.

Titre : Un papillon en hiver

Autrice : Laetitia Meyrat

Editeur : Le Chat Noir

Pages : 370

À l’aube de sa majorité, les rêves de Raiponce s’essoufflent. Soit parce qu’ils ne trouvent aucun écho, soit parce qu’ils lui sont dictés par sa mère et son frère, la seule famille qui lui reste.

Mais le jour de son anniversaire, Raiponce fait la rencontre de Thécéa, un sosie immatériel, solaire. Leurs deux âmes se lient l’une à l’autre dans l’instant et le double féérique de Raiponce lui promet une solution à tous ses problèmes.

Cette entente va bousculer le quotidien de la jeune fille, au point de soulever peu à peu l’inquiétude de ses proches. Mais comment sauver une personne qui ne se sait pas en danger ?

Car auprès de sa fée, Raiponce court bel et bien un risque, celui que Thécéa réalise son véritable objectif : l’enfermer dans sa tour.

J’avais très envie de découvrir ce roman depuis que j’avais vu l’autrice en parler sur son live Instagram avec les éditions du Chat Noir. Vous commencez à le savoir, j’adore les réécritures de contes et celle-ci m’intriguait sur plusieurs points. D’abord parce que je n’avais encore jamais lu de réécriture de Raiponce, mais également parce que le parti pris de ce roman me semblait original par son traitement des éléments du conte. Enfin, le thème m’intéressait grandement. Je tiens à vous prévenir : le roman aborde de nombreux sujets difficiles comme les troubles alimentaires et l’anorexie, le deuil ou encore des violences sexuelles. Soyez donc prévenus.

Ce fut une très bonne lecture. La première chose qui m’a enchantée, c’est la plume de l’autrice. Elle est douce et magnifique, sensible, touchante. Elle dépeint avec délicatesse l’intérieur des personnages, ainsi qu’un monde à la frontière entre réalisme et magie. Il y a quelque chose d’intemporel dans le récit, ce qui est presque paradoxale. Plusieurs références n’ont font penser au monde moderne, mais d’autres éléments sont tout droit sortis d’un conte : les personnages possédant des pouvoirs magiques, les sirènes peuplant les rivières, la fabrique de miroirs magiques… Il y a également des références à d’autres contes de fées comme Hansel et Gretel ou une pomme évoquant Blanche-Neige. Il y en a une autre que j’ai trouvé brillante mais que je ne peux pas vous dévoiler ici sans prendre le risque de vous spoiler.

Ensuite, Laetitia Meyrat prend le temps de développer tous ses personnages. Nous suivons principalement le parcours de Raiponce et son frère Grégory, mais il y a aussi leur mère Jeanne et leur ami Lucien. Chacun d’entre eux est parcouru par ses fantômes et ses failles. La perte, la culpabilité, l’alcoolisme, le deuil… La narration prend son temps en longues introspections, alternant avec des révélations sur le passé des personnages et l’origines de leurs blessures intimes. Il y a certaines longueurs, mais la seconde partie du roman trouve un rythme plus rapide jusqu’au dénouement. Tous les personnages m’ont profondement touchée (je pense que ma préférence va à Grégory).

Les troubles psychologiques de Raiponce sont les plus développés. Ils s’incarnent sous la forme d’un doppelgänger maléfique nommé Thécéa (j’aime beaucoup le choix de ce prénom par rapport à ce qu’elle représente). J’ai apprécié la manifestation de ces démons intérieurs, de cette prison dans laquelle Raiponce s’enferme elle-même. La Tour de Raiponce est davantage une métaphore de sa prison mentale, de ce cercle destructeur dans lequel la jeune fille s’enferme sans même s’en rendre compte. Nous découvrons également les réactions de ses proches qui la voient dépérir sans savoir comment l’aider, leurs inquiétudes et leurs frustrations. Ce roman est réalité un témoignage de Laetitia Meyrat, ce qui rend le récit encore plus vif et poignant. L’aspect fantasy devient alors une belle façon d’incarner ce mal-être, tout en délicatesse.  

Un papillon en hiver fut donc une excellente découverte que je vous recommande. Laetitia Meyrat est une nouvelle autrice pleine de promesse, que j’ai hâte de suivre dans ses prochaines parutions.

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