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L’Enfant des Bois – Annabelle Blangier : retour à la réécriture horrifique ?

Bonjour tout le monde ! Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de l’une de mes dernières lectures (avec beaucoup de retard, désolée). Il s’agit de L’Enfant des Bois d’Annabelle Blangier. (Merci à Magic Mirror Editions pour le service presse). Ce roman s’inscrit dans la catégorie « In the dark I hear a call » de mon Pumpkin Autumn Challenge.

Titre : L’Enfant des Bois

Autrice : Annabelle Blangier

Editeur : Magic Mirror Editions

Pages : 350

Au cœur des bois qui entourent le petit village de Lebkuchen, à l’ombre des grands arbres, dort une cabane. Quelque chose se cache dans cet écrin de pierres et de lierre. Elle attend son heure.

Les villageois n’ont pas oublié. Son nom se murmure dans les rues. Yara, la sorcière qui attirait les enfants dans la forêt avec sa maisonnette et ses friandises. Alors quand sa meilleure amie meurt brutalement et que le mari de cette dernière disparaît avec leur fillette, c’est à elle que l’on pense, c’est son retour que l’on craint. Même si elle a brûlé dans sa chaumière six années plus tôt …

L’enquête se met en branle pour Gretel, hantée par le souvenir de Hansel et la culpabilité, et Adrian son bras droit. Parviendront-ils à comprendre ce qu’il se passe avant le Père Roland et les fanatiques qui le suivent ? Yara est-elle réellement de retour et coupable de meurtre ? Le danger est-il là où tous les regards sont tournés ?

Oserez-vous vous aventurer dans ces bois maudits ?

Rappelez-vous : j’avais eu un coup de cœur pour Le Musicien, premier roman d’Annabelle Blangier. J’avais aussi, dans l’ensemble, bien aimé Blue, sa réécriture de Barbe-Bleue. C’est donc avec impatience que j’attendais L’Enfant des Bois, sa troisième revisite, encore plus depuis que je connaissais le conte choisi : Hansel et Gretel. Pas dans n’importe collection ! Bad Wolf, celle consacrée aux antagonistes. Ainsi, un roman centré sur cette sorcière mangeuse d’enfants ? Je voulais signer direct !

Si cet ouvrage n’est pas parvenu à détrôner Le Musicien, j’ai été ravie de retrouver la plume efficace de l’autrice, sa façon de créer la tension et le suspens au fil des pages. Ici, nous suivons deux temporalités : le présent, où un meurtre et une double disparition bouleverse le petit village, et le passé où nous découvrons Yara dans son adolescence. Quel terrible événement a tout fait basculer ? La sorcière des bois est-elle aussi terrible que l’on prétend ?

Malheureusement, j’ai eu du mal à m’attacher à la protagoniste. Comme me disait une autre lectrice, Yara représente davantage une « idée » et celle-ci est loin de l’image que je me faisais de cette sorcière, surtout pour la collection Bad Wolf. Car Yara n’est jamais une antagoniste, à aucun moment. Elle est plutôt une victime de cette société étriquée d’esprit. Si le parti-pris est parfaitement louable, ce n’est pas celui auquel je m’attendais d’après la collection. J’ai donc été un peu déçue de cet aspect, moi qui m’attendait à un personnage moralement ambigu. Mais du coup, j’ai a-do-ré Gretel, qui incarne toute la complexité et la noirceur que j’attendais. Elle est clairement mon personnage préféré et j’aurais même aimé la voir davantage !

Je t’ai aussitôt fait confiance ce jour-là, dans les bois, et je te fais encore confiance aujourd’hui. Je te confie ce que j’ai de plus précieux. Je te confie tout ce qu’il me reste.

Même si l’opposition au centre du livre est un peu manichéenne (religion vs paganisme, avec un grand méchant prêtre. Un conflit semblable que j’ai trouvé davantage développé et nuancé se trouve dans L’Ours et le Rossignol de Katherine Arden), Annabelle Blangier prend le temps de développer chacun de ses personnages, de leur travailler une histoire et une personnalité, des motivations… Peut-être même un peu trop ? J’ai par exemple l’impression que deux personnages masculins se ressemblaient beaucoup en rôle et caractère (au point où je les confondais souvent à la lecture de leur point de vue, merci ma fatigue…) ou des passages ralentissaient ma progression car le côté introspectif me semblait redit par rapport à ce que nous apportait déjà les autres personnages. Résultat : j’ai pris un peu de temps avant de rentrer dans le texte.

Heureusement, l’ambiance étrange et inquiétante, la montée de la tension, l’idée intéressante entourant les pouvoirs de Yara sont parvenus à rectifier le tir. Même si ce n’est pas mon roman préféré d’Annabelle Blangier, cela reste une bonne lecture qui saura vous séduire si vous aimez le mystère, les secrets enfouis et les contes assez glauques… 😉

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